le café,

ses effets positifs et ses inconvénients.

Si globalement la recherche attribue au café des effets positifs sur la santé, il peut aussi avoir ses inconvénients et une dimension addictive. Conseils aux aficionados pour profiter de ses vertus, sans la dépendance.

Plus des deux tiers de la population mondiale boit régulièrement du café, boisson la plus consommée après l’eau. Mais il se pourrait qu’elle ne soit pas consommée de manière optimale, et souvent même, de manière plutôt contre-productive, principalement à cause de l’heure à laquelle nous la prenons.

La science attribue au café un large éventail de vertus santé : une consommation quotidienne modérée ‒ 3 à 4 tasses, soit environ 400 mg de caféine ‒ est associée à une baisse de la mortalité toutes causes confondues, participe à la protection contre le diabète, les maladies cardiovasculaires et la neurodégénérescence, entre autres.

Il faut relever, cependant, que ces vertus semblent indépendantes de la présence ou non de caféine ; elles seraient plutôt dues aux polyphénols et autres composés bioactifs du café présentant des propriétés antioxydantes. Les inconvénients de la consommation de café, en revanche, semblent bien liés spécifiquement à la caféine.

L’effet de la caféine sur le cerveau

La croyance populaire veut que la caféine soit un stimulant, un « booster » d’énergie. C’est effectivement ce que l’on ressent après avoir bu du café, mais du point de vue physiologique, la caféine serait davantage un « retardateur de fatigue ».

La caféine se lierait en effet à un type de récepteur à adénosine dénommé « A1 » dont le rôle est d’encourager le sommeil. En neutralisant ce récepteur, rendu indisponible pour l’adénosine, la caféine diffère la sensation de fatigue et l’envie de prendre du repos. L’effet stimulant correspondrait au fait que le récepteur A1 étant inactivé, la dopamine et le glutamate (nos stimulants naturels) ont le champ libre pour exercer leur activité excitatrice sans aucune restriction.

Attention au retour de bâton

Bien que la caféine masque momentanément la sensation de fatigue, il s’agit d’un mécanisme « artificiel » dans la mesure où les besoins de récupération de l’organisme ne sont pas amoindris. Celui-ci exigera donc quand même, tôt ou tard, de « payer la note » en matière de repos. C’est pourquoi les gros consommateurs, lorsqu’ils arrêtent le café du jour au lendemain, ressentent parfois de la fatigue et un besoin impérieux de dormir plus que d’habitude des jours ou des semaines durant.

D’autant qu’une consommation excessive de caféine, lorsqu’elle en vient à dérégler nos rythmes biologiques ‒ notamment le rythme circadien ‒ peut induire une stimulation accrue des glandes surrénales pour compenser le stress et la fatigue par davantage de cortisol, de dopamine et de testostérone. Abuser de la caféine (au-delà de six tasses de café par jour) pourrait donc contribuer à un épuisement progressif des surrénales et, partant de là, de nos capacités à résister naturellement et efficacement au stress.

Alors, bon ou mauvais ? Il semble que la balance oscille de plus en plus en faveur du café, même si, comme d’habitude en nutrition, c’est en réalité « plus compliqué que ça ».

Environ 83% des Français déclarent boire un café au moins une fois par jour. Le café, longtemps décrié pour certains de ses impacts négatifs sur la santé (problèmes cardiovasculaires, tension artérielle, certains cancers…), semble pourtant de plus en plus plebiscité par une partie des scientifiques après la mise en évidence de certains de ses mérites.

Plusieurs études observationnelles récentes ont ainsi mis en lumière les bénéfices du breuvage aussi bien contre la migraine, la dépression, l’obésité, ou encore contre la maladie de Parkinson, et plusieurs cancers (prostate, foie, intestin). L’étude des universités de Southampton et d’Édimbourg, publiée en juin 2021 a, quant à elle, révélé que la consommation de tout type de café entraîne une diminution significative des risques de développer une maladie hépatique chronique mais aussi les risques d’en mourir.

Pour votre santé, il vous faut un café de qualité (bio, torréfaction à basse température et n’oubliez pas que le café est un voleur de minéraux donc il faudra compenser !)

Cependant, ses bénéfices n’atteignent leur maximum qu’à partir de trois à quatre tasses par jour. Un constat valable sur un ensemble de pathologies. En effet, dans d’autres études menées par l’université de Harvard, la diminution des risques de développer les pathologies préalablement citées – mais également le diabète de type 2 ou Alzheimer – est proportionnelle aux quantités de café ingérées ainsi qu’à sa qualité. Ainsi, pour réellement avoir un impact significatif, il faudrait boire environ 400 mg/jour de café au minimum et préférer le café moulu au café instantané ou au décaféiné (pour lequel on observe une diminution des bénéfices).

Mais attention à la surconsommation

Une étude issue du projet UK Biobank et impliquant 17 702 participants âgés de 37 à 73 ans, pointe du doigt l’augmentation des risques de démence… au-delà de six tasses par jour. En effet, d’après les résultats obtenus, les personnes buvant régulièrement six tasses ou plus par jour avaient 53 % plus de risques de souffrir de démence sénile que celles qui buvaient deux tasses, ou moins. Cette corrélation est expliquée selon les chercheurs par la façon dont la caféine se lie aux récepteurs d’adénosine dans le cerveau.

Le café, ami ou ennemi de la migraine ?

Aucune étude n’a jamais établi que le café donne la migraine… Mais on conseille parfois aux migraineux de supprimer leur boisson favorite, le café, au motif qu’il serait un facteur déclencheur. L’effet du « petit noir » sur le mal de tête est bien démontré et même exploité dans certains traitements antimigraineux : la caféine qu’il contient a un effet neurologique, bloquant les récepteurs d’adénosine. Ce neuromédiateur est impliqué dans la perception de la douleur ; d’ailleurs, les niveaux plasmatiques d’adénosine augmentent pendant les crises de migraine.

Des chercheurs polonais sans lien d’intérêt ni avec l’industrie du café, ni avec celle des antimigraineux, ont analysé dans la littérature médicale toutes les études publiées jusqu’en juin 2020 portant sur les relations de causalité entre café, arrêt du café et crises migraineuses, soit 21 études au total.

Ils suggèrent que les 6,3 à 14,5 % des migraineux qui attribuent au café le pouvoir de déclencher leur crise pourraient avoir été dupés par les circonstances mêmes qui les ont poussés à boire du café : bâillement, fatigue et somnolence sont aussi des symptômes prémonitoires de la crise migraineuse ! Mais ils notent aussi que des études établissent un lien entre une surconsommation régulière de café et l’apparition de migraines chroniques… Là encore, ce n’est pas directement le café, mais plutôt le sevrage répété des excès qui seraient en cause ! Car il est établi qu’à l’inverse, se passer de café quand on a l’habitude d’en boire s’accompagne souvent de céphalées. Les gens habitués à boire du café en semaine au travail sont ainsi plus sujets aux migraines le week-end !

Pour conclure, ils invitent les personnes ayant tendance aux migraines à surveiller leur consommation de café : pas plus de 200 mg de caféine par jour, soit l’équivalent de deux tasses de café (250 ml environ), et de manière aussi régulière que possible, afin d’éviter précisément ces maux de tête liés au sevrage ! Article tiré de la revue « Alternative Santé »